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samedi 18 juin 2016

Scalpons les fleurs

"Je respire l'odeur d'une rose, et aussitôt des souvenirs confus d'enfance me reviennent à la mémoire. A vrai dire, ces souvenirs n'ont point été évoqués par le parfum de la rose : je les respire dans l'odeur même ; elle est tout cela pour moi. D'autres la sentiront différemment. — C'est toujours la même odeur, direz-vous, mais associée à des idées différentes. —  Je veux bien que vous vous exprimiez ainsi ; mais n'oubliez pas que vous avez d'abord éliminé, des impressions diverses que la rose fait sur chacun de nous, ce qu'elles ont de personnel , vous n'en avez conservé que l'aspect objectif, ce qui, dans l'odeur de rose, appartient au domaine commun et, pour tout dire, à l'espace. A cette condition seulement, d'ailleurs, on a pu donner un nom à la rose et à son parfum."
Bergson le préconisait déjà : scalpons les roses, nous gagnerons des parfums. C'est chose faite avec le deuxième numéro de Scalp, qui paraît ces temps-ci, et dans lequel les fleurs marcheuses qui faisaient la couverture du premier se sont transformées en une pure floraison sans terme, monstrueuse et autoroutière. Il fait 28 pages, format A5, en noir et blanc.
Au sommaire on retrouve Noémie Lothe, qui continue sa série de Contretypes, gravure pariétale et holoscopie fuyante de paysages sans histoire aux figures transversales, toujours déjà passées, pas encore arrivées : les grottes sont vivantes comme des ours ; C. de Trogoff poursuit ses beaux collages et calquages, échevelant la parabole de Samson et Dalila ; L.l de Mars continue sa bande dessinée socio-canine, tramée d'animalcules cadrés, de méioses numériques, aboiements sertis dans leurs macula translucides. Pour ma part, on y retrouve quelques planches déjà anciennes de Pangée, fragments d'un continent de Chute, marche forcée de la viande et des saisons prise dans le temps des reproductions et l'illusion cosmogonique. La couverture est pour ce numéro également de mon cru, ronéotypée à la main en quatre passages carbone.



suppose
Life is an old man carrying flowers on his head. 
[...]
Life? he is there and here
or that,or this
or nothing or an old man 3 thirds
asleep,on his head
flowers,always crying
to nobody something about les
roses les bluets
yes,
will He buy? 

Cummings a l'art des bonnes questions : will He buy ? Mais avant ça encore : combien que ça coûte ? Pour acheter ce deuxième numéro de scalp, c'est à prix libre, un tout petit rien, un petit tout peu, avec éventuellement un sourire en surtaxe. Pour ce faire, écrivez au Scalpeur en chef, contact@terricole.fr



dimanche 12 juin 2016

Selles au galop

J'en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval... stop. Voilà un mois, un bon gros mois, que le dernier numéro de Jef Klak est sorti, continuant sa comptine et s'arrêtant cette fois sur le problème suivant aussi diablement animal que bestialement humain : brider, débrider. Comme d'habitude, c'est un numéro bien riche et très explorateur, une fort belle maquette qui abouche textes et images comme un mors et des lèvres. 

On y retrouve un texte maison, de 2015, sur Les trois métamorphoses de Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra). Une sorte de métamorphose dans la métamorphose, accompagnée d'une traduction personnelle du texte original, avec l'assistance de Ferdinand Cazalis. Big up à Ferdi et à tous les relecteurs et relectrices qui se sont minutieusement penchés sur ce travail.
Je précise que c'est, forcément, une version un peu contractée du texte. Si jamais la version intégrale vous intéresse, ainsi que la traduction, n'hésitez pas, écrivez-moi.
Pour le sommaire complet, c'est par ici.


Une belle occasion de prendre le mors aux dents.